En conflit avec Elon Musk, Twitter reste économiquement fragile


Le cours de Bourse  de Twitter a fondu de presque 25 % en moins de trois mois, tombant sous de son niveau de janvier. Au New York Stock Exchange à New York, le 22 juillet.

Une mauvaise nouvelle de plus pour Twitter. Embourbée dans son litige avec Elon Musk, l’entreprise a présenté vendredi 22 juillet des résultats trimestriels décevants. Malgré un nombre croissant d’utilisateurs actifs, qui s’élève désormais à 237,8 millions (+ 16 % en un an), ses recettes financières sont en déclin.

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Au deuxième trimestre, les revenus du réseau social se sont établis à 1,18 milliard de dollars (1,15 milliard d’euros), en recul de 2 %, tandis que les dépenses se sont envolées à 1,52 milliard de dollars (+31 %). La firme affiche aujourd’hui une perte nette de 270 millions de dollars contre un bénéfice de 66 millions à la même période en 2021.

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Pour expliquer ces mauvaises performances, Twitter pointe le manque à gagner lié à la revente de sa régie MoPub, mais aussi les 33 millions dépensés dans le processus – désormais entravé – de vente de la société à Elon Musk. Alors que les deux parties s’étaient entendues le 25 avril sur un montant de 44 milliards de dollars, le patron de Tesla a décidé de renoncer à son offre le 8 juillet.

L’écrasante majorité de son activité est publicitaire

Ces résultats jettent de nouveau une lumière crue sur son problème de fond : le modèle économique de l’entreprise ne lui a quasiment jamais permis de gagner de l’argent. Il lui a fallu douze ans pour afficher ses premiers bénéfices, en 2018. Elle a terminé l’année 2021 avec 221 millions de dollars de perte nette (notamment en raison du coût d’une action de groupe). Avec un chiffre d’affaires de cinq milliards de dollars, Twitter a des revenus beaucoup plus faibles qu’un concurrent comme Meta (Facebook, Instagram).

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L’écrasante majorité de son activité est publicitaire. Avec 1,08 milliard de dollars au deuxième trimestre, celle-ci n’a augmenté que de 2 % (contre 22 % sur l’exercice 2021). La firme souffre notamment des changements mis en place par Apple fin 2020 afin de restreindre le traçage des internautes sur les iPhones, ce qui entrave le ciblage et l’évaluation des publicités. Le contexte macroéconomique (guerre en Ukraine, inflation) pèse en outre sur les dépenses des annonceurs.

Autre problème : le réseau social n’a pas trouvé de relais de croissance viable. Sa principale piste est Twitter Blue, une version payante de l’application disponible pour 2,99 dollars par mois aux Etats‑Unis, ainsi qu’au Canada, en Australie et en Nouvelle‑Zélande. Celle-ci permet notamment de corriger ou d’annuler ses tweets juste après leur publication, et d’accéder à certains articles sans publicité, sur les sites de médias partenaires (Washington Post, USA Today, etc.). Insuffisant apparemment pour séduire un large public : au cours du trimestre, les « abonnements et autres revenus » ont baissé de 27 % à seulement 101 millions de dollars.

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